Les flagrants délits du commissaire Maigrelet

23 Octobre 2024

Nous avions laissé le mystère planer car "la grandeur a besoin de mystère. On admire mal ce que l'on connaît bien" (Ch.de Gaulle) mais le commissaire Maigrelet n'est pas d'accord avec l'homme du 18 juin sur ce point.

Il aime le "flag"(flagrant délit) comme on dit au quai des orfèvres, les affaires faciles et vite réglées , les identités établies , les coupables coffrés... Bref il veut du résultat et fissa pour doper son taux d'élucidation le plus vite possible avant d'aller soigner son taux de cholestérol avec un bon cassoulet. Les histoires de taux, ça lui donne faim à notre enquêteur, et bien cette fois, il va être servi, sur un plateau d'argent même. Madame Maigrelet a intérêt à faire chauffer sa marmite , il sera vite rentré le bougre !

Bon je sens bien que vous aussi , depuis l'épisode 3 de mes folies montbrisonnaises , vous êtes chaud-bouillants pour savoir qui sont les heureuses élues ramenées dans mon panier (à salade comme dit le commissaire toujours porté sur l'image culinaire avant l'image judiciaire) . Hé bien n'attendons plus que la tambouille refroidisse , voici les résultats :

- le petit cheval à roulettes en superbe état est un cheval en carton de la marque française, "la maison des fils de Nicolas Clerc" . C'est "la plus grande cavalerie d'Europe" au début des années 60 dixit la publicité qui produit environ 500.000 chevaux de toutes tailles, à roulettes, à bascule... par an à cette époque... Son identification n'a pas posé de problème au commissaire. Lecteur assidu du blog , il a reconnu tout de suite le petit frère du cheval de la Belle Citronnière... De plus, ces petits équidés se reconnaissaient à leurs yeux rouges (pas injectés de sang, Halloween n'existait pas encore !). par chance, celui-ci dispose de sa crinière et de sa queue à défaut d'une de ses oreilles manquante ...

- la première poupée est ? ??

Une blonde en jupe !

Merci commissaire, on avait vu !

Elle est italienne et se prénomme Lilly. Je n'ai pas résisté au plaisir de vous montrer sa boite avec de jolies décorations enfantines.

Mais il y a un hic cher commissaire , de quelle marque s'agit-il ?

Il y a là un problème délicat de la plus haute importance à trancher . Vous avez vu que la boite est encore "sous scellés". Faut-il risquer d'enlever le plastique et de sortir la poupée encore attachée ? Sans garantie d'identification plus fiable ou faut-il laisser planer le mystère et laisser l'emballage en l'état . Nous connaissons maintenant tous l'avis de l'homme du 18 juin ! Le commissaire serait un tantinet plus expéditif et vous qu'en pensez vous ?

Pour la seconde demoiselle :

Il s'agit d'une petite française de la marque "Super poupée" dont nous disposons déjà d'une grande sœur hélas sans son habit d'origine (photo ci-dessous). Cette marque des années 1960 était située à Oyonnax dans l'Ain. Elle produisait des poupées et baigneurs habillés mais fournissait également des petits nus pour les habilleurs de 9 à 105 cm (dixit la pub de l'époque).

Indépendamment de leur finition légère , la finesse de leur visage et leur regard clair nous ont conquis. Enfin, pour être tout à fait complets, en dépit d'un prix en bazar probablement riquiqui, ces petites demoiselles étaient vendues dans de charmantes boites cartonnées joliment décorées...

La troisième jeune fille :

est également une italienne au regard rêveur. Peut-être parce qu'elle n'a jamais été jouée ?

Elle se prénomme Anna , dispose d'une voix que nous n'avons pas testée... Elle est en plastique soufflé et ses cheveux sont lavables mais là non plus , on n'essaiera pas ...

Dans le bazar, il y avait également une toupie musicale de marque Fuchs (allemande) qui fonctionne parfaitement.

Elle est décorée de petits musiciens, dont les habits nous permettent de la dater du début des années 60.

Une petite accordéoniste

Un joueur de tambour

Une violoncelliste

et un joueur de flute .

Pas de quoi concurrencer encore le philarmonique de Berlin, mais quand on pousse sur le bouton, cette charmante toupie joue sa partition un bon moment car elle parfaitement équilibrée (elle est neuve...)

Et pour terminer cette série de flagrants déli...res

Deux pouets éléphants sous blister :

Le carton d'emballage indique qu'il s'agirait d'un jouet "Made in France" avec la anse cartonnée décorée.

Mais, surprise , le commissaire, l'oeil aguerri, me fait remarquer qu'il s'agit en fait d'un pouet de la marque anglaise Edward Mobley de 1961 ! On se demande bien à quoi le Made in France fait référence : à l'emballage ?

Encore un coup des britons en douce, lance-t-il fataliste. Je suis bien d'accord avec le Général sur ce point au moins !

Merci commissaire pour cette analyse politique qui clôt merveilleusement cette enquête apparemment facile mais qui nous a réservé bien des rebondissements !

Mais le commissaire a déjà disparu. Affaire réglée ! Il est déjà parti a son cassoulet !