poupées anciennes françaises et étrangères 1920-1970
6 Septembre 2024
Tandis que la digestion menaçait de m'emporter,
Assez promptement dans les bras de Morphée,
La Doc devisait gaiement sur les travaux que nous présenterons,
Le 21 Septembre pour les journées du patrimoine au musée de Montbrison.
Entre mes brumes post-prandiales, et son gazouillis féminin
Sa fulgurance me fit sursauter soudain :
Mon ami , parle-t-on suffisamment des robes ou tenues "maison" ?
Ce sont pourtant de bien jolis écrins pour nos chères pensionnaires ?
A moins que ce ne soit le contraire ?
Devant ma somnolente placidité, elle crut bon de renchérir
Sur les mérites supposés des taffetas et organdis des grands faiseurs par rapport aux tenues plus roturières
Issues de non moins dégourdies petites couturières.
Ainsi donc, petites cousettes au grand talent où cachez-vous donc vos productions ?
Le long de nos étagères d'exposition,
La marque serait-elle devenue la nouvelle norme
Qui influence la mode en l'enfermant dans une uniformité morne ?
Que nenni me dit alors la doc en bondissant de son fauteuil !
Pas de ça chez nous, il nous faut séance tenante jeter un coup d'œil !
Je sursautais , en même temps que le chien, dans mon délire poétique
Ne sachant s'il valait mieux interrompre sa tirade mystique
Par un ronflement bien appuyé ou sur le champ suivre ma moitié
Déjà partie effrontément à la recherche de damoiselles à vous présenter.
Trois petites donzelles sont alors prestement accourues,
Avant même que je finisse ma péroraison, me prenant tout au dépourvu
Allez Zou ! au boulot !
Prends ton appareil et fais les photos !
Que voilà donc un bien piètre poète
Qui ne finit, ni rime ni sieste !
Notre trio de charme du jour, de gauche à droite :
Une charmante poupée de 39cm, tête en plastique dur/corps carton, perruque collée en cheveux naturels de marque Cadette, marque niçoise connue pour ses folkloriques.... Elle date de la fin des années 50. Nous l'avons achetée en tenue alsacienne il y a plusieurs années, ravis par son minois avec son teint de porcelaine.
Nous ne sommes pas fans des folkloriques, nous l'avons donc déshabillée (pardon aux alsaciens !). Sa petite robe nous a beaucoup plu par sa couleur bleue soutenu , son velours épais , son froncé et ses décos en dentelles. La fermeture qui se fait sur le devant , chose originale, est assurée par des pressions. Sa facture rappelle par certains côtés les robes Clodrey de la fin des années 50 début 60, mais elle n'est pas doublée.
La demoiselle du milieu est Martine (49cm) de Gégé de 1967. C'est un modèle parlant à tirette, mais malheureusement le mécanisme ne fonctionne plus...
Elle porte un grand classique des petites filles de l'après-guerre, la robe tablier.
Coupée dans une étoffe simple et solide , elle a défié les années et les récrés pour venir habiller notre demoiselle. Au vu de la coupe de cheveux de la dame qui pousse le chariot , on parie sur le début des années 1960 avec ballerines et tissus écossais comme vous pouvez le voir si dessous.
Enfin la 3e luronne est une allemande de 42 cm aux cheveux moulés, corps composition , tête biscuit et aux yeux fixes en verre. Nous la datons des années 1920-1930 et c'est son regard et son sourire qui nous ont fait chavirer. Elle n'est pas marquée.
Le problème , elle n'était pas bien habillée et , pour habiller ces demoiselles potelées , ce n'est pas facile. Il a fallu plusieurs sessions d'essayages en fouillant dans nos réserves pour trouver quelque chose qui soit à la fois seyant et à peu près en rapport avec l'époque.
Nous avions justement une robe qui n'allait à personne... ce qui nous désespérait (si!si!) car nous la trouvions jolie et originale . Avec sa ceinture et sa taille plutôt droite elle fait bien années 30-40.
Voilà pour nos trois vedettes du jour. Je ne sais pas ce que vous en pensez ni comment c'est chez vous ?
Nous, nous sommes toujours émus par cette somme de travail que des générations de couturières petites ou grandes ont confectionné pour leurs petites chéries.
Ces robes , comme tant d'autres , représentent un savoir faire couturier simple et charmant, par sa façon, ses assemblages soignés et ses ornements des plus naïfs aux plus élaborés.
Pour une fois les vedettes ne sont pas toujours celles que l'on croit !
Maintenant que j'ai fait tout ça , je peux retourner à ma sieste , dis la Doc ?